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21 juillet 2016 : Île fourchue
Un galop d'essai entre Tintamarre et l'Île fourchue,
cette île est à quelques encablures de St-Barth. Les
grib prévoyaient des vents de 18 nœuds et rafales
de 20 … la réalité est -comme d'habitude- différente.
Le vent démarre à 20 nœuds au nord de Tintamarre
et monte à 25 puis 27 nœuds soutenus … la GV mal
étarquée (je ne sais pas pourquoi) prend un ris très
rapidement, le génois comme préconisé par
Incidence est totalement ouvert pour que les
coutures prenent leur place, mais celui-ci-ci a été
mal montée, le bas du guindant n'est pas dans le rail
… il me faudra trouver une autre paire de main pour
m'aider dans cette opération qui se fera au prochain
arrêt.
Dans l'enceinte de la baie, la fourche, entourée de
morne de 40 à 100 mètres de haut, le vent est
tombé, les vagues ont disparu. Allons, je m'habille
en pémètiste (palme masque tuba pour ceux qui ne
suivent pas), plus une ceinture plombée et la Gopro
à la main … les fonds sont moins herbeux qu'à
Tintamarre, mais à l'entrée nord de la fourche se
profile un rocher … quelques minutes sportives et
j'arrive sur celui-ci, bien riche en poissons de récifs,
même en tortue et quelques barracudas me
tournant autour en se demandant par quelle partie
commencer …
Voir les photographies
4 mars 2016 - de Cienfuegos à La
Habana
Départ mardi matin, sans se presser, en prévision
«peu de vent dans les 24 heures», ce qui n’a pas
manqué. Mise en panne, toutes voiles rentrées,
baignade (sans s) en pleine mer … puis arrivée du
vent pile dans le bon sens, mais un catamaran, ça
ne navigue pas bien dans le lit du vent donc des
beaux bords carrées ou presque. Arrivé vers la fin
de ma route au sud de Cuba avant de passer le
Cabo San Antonio, un grain arrive et se détache de
lui, une tornade (voir photographie) … le vent monte
à 30 nœuds en moins de temps que pour le dire, je
rentre du génois, mais trop tard, la têtière se déchire
ainsi qu’un bout de guindant.
Heureusement, dans la trousse de Sillage, se trouve
un tourmentin, j’affale le génois, le plie moins que
bien, c’est fou ce qu’un bateau bouge quand on y
travaille, et monte le tourmentin en frappant la
manille de la drisse de gennaker et en récupérant
les écoutes du génois. Et voilà Sillage avec une
nouvelle garde-robe. Le tourmentin est efficace,
nous y reviendrons.
Je passe le cap, route qui d’ouest devient est et ainsi
face au vent. Le rendez-vous avec MarineAudrey se
précise, je ne peux prendre une semaine pour
remonter face au vent jusqu’à La Habana. Moteurs
en marche et route vers le port de Santa Lucia.
Appel en VHF sur le 16, pas de commentaires … en
entrant dans un magnifique passage entre les
mangroves, je reçois un appel de la guardia, qui non
seulement ne parle pas anglais, ou si refuse (ce que
je crois car de son poste il gère le rail des cargos
allant ou revenant de Panama )… Échange de
sourds, en arrivant, dans le port qui est posé au sein
d’un site magnifique, je me répète, aucune activité,
personne … dans cette société où la liberté
individuelle est une injure à la Révolution, j’évite de
me frotter avec les autorités, d’autant que je ne vois
pas de station pour le gas-oil … donc demi-tour et je
remets grand-voile et tourmentin. En reprenant le
large, le vent et la mer montent … et je passe deux
jours à naviguer avec grand-voile 2 ris pris,
tourmentin, et vents entre 25 et 30 nœuds pour finir
hier soir en arrivant à La Habana en apothéoses
maintenant l’écoute de grand-voile, prêt à choquer,
l’anémomètre m’annonce non des coups de vent
mais des vents soutenus à 33 puis 34 et même 35
nœuds. Pendant ce temps, la mer s’est bien formée
et Sillage joue aux montagnes russe avec des
vagues plus haute que le roof, où s’ouvre entre deux
un terrain de tennis presque plat et Sillage y
descend moins brutalement que je ne l’aurai pensé.
Le spectacle est impressionnant, beau … et cette
sensation rare que celle d’être seul au milieu des
flots, de ne dépendre que de son bateau, de soi … et
de la nature.
Et voilà comment on avance presque à 5 nœuds
avec un tourmentin, il suffit d’avoir un peu de vent
…
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