juin & juillet 2016 : Ïle Janus Saint-Martin est une île, coupée en deux, au nord Saint-Martin, collectivité d'Outre-mer française, au sud, Sint-Marteen État appartenant aux Royaume des Pays-Bas. Français, habitué à se déplacer en Europe, je pensai que la monnaie était commune, que les mesures métriques avaient usage … et ben non. Au nord, les GAB distribuent des euros ou des dollars avec un change défavorable (1.05), au sud les ATM (GAB en anglais) distribuent des dollars et des FAN (Florin des Antilles néerlandaises) pour cette dernière le taux est fixe à 1.80 USD. Donc pas d'euro en zone néerlandaises, mais le nord, dans cette compétition impitoyable qu'est le tourisme, fait un effort, en effet de nombreux commerçants propose une facture en euro payable en USD au taux de 1 pour 1. Ainsi le litre d'essence à 0,83 euro devient 0,83 USD soit, en payant avec des USD retirés à l'ATM, le coût réel est de 0,75 euro … idem chez les shipchandlers qui, s'ils ne sont pas à 1 pour 1 propose un change à 1 USD pour 1.05, et ceci même dans la grande surface alimentaire du Marigot. Ainsi, la bouteille d'un litre d'une boisson marseillaise bien connue est vendue 7,99 euros soit en payant en dollars un coût réel de 7,61 euros. En France, cette bouteille est vendue 21 euros ! Et encore, ayant effectué des achats lors d'une période promotionnelle offrant 10% de bon d'achat calculés sur l'ensemble des achats durant cette période, la bouteille m'est revenue à 6,85 euros. Ne pensez pas acheter 70 mètres de chaîne en zone française ou néerlandaises, toute les mesures sont présentées en système impérial US, donc pouce, pied et autres … le commerçant français que j'ai interrogé doit faire un effort pour trouver la conversion et ainsi je me retrouve avec un devis pour 231 pieds, soit 70,40 mètres … Si les stations services, au nord, présente des volucompteurs avec litres, obligation des Services de mesures de l’État, au sud ce seront des gallons US. Les monnaies des Caraïbes sont à parité fixe avec l'USD, ici à Sint-Marteen c'est le FAN, dans les îles du Commonwealth avec le dollar East Caribbean, Cuba a mis en place le CUC pour une parité à 1 pour 1 avec l'Euro et 0,8 avec le dollar US, seule la France avec ses territoires d'Outre-Mer se veut déconnectée de cette zone d'influence ... c'est un combat déjà perdu à St Martin. Les routes, si celles-ci au nord sont à l'image de la métropole, il y a même de beaux ronds-points, au sud ce sont des routes dont l'entretien est à l'image des Caraïbes, sans doute en relation avec le PIB réel du pays. Autres oppositions importantes : le port en eaux profondes est au sud, comme l'aéroport international … donc c'est à Sint-Marteen qu'arrivent les touristes en masse générant une développement immobilier anarchique et de mauvais goûts au sud, quoique le nord n'a pas su mettre en place un style harmonieux, il suffit de voir les barres d'hôtel face à la Baie de Marigot. Pourquoi donc les touristes restent où vont-ils dans la zone néerlandaise ? Sans doute parce qu'ils y trouvent des plaisirs interdits au nord … comme les casinos et les maisons closes, au nombre de 25 (je préfère le terme de maison de plaisir car elles ne sont nullement fermées). Sur ce dernier point, les autorités françaises auront beaucoup de travail pour faire respecter la nouvelle loi pénalisant l'usager d'une prostitué. Saint-Martin et Sint-Marteen ont vu leur démographie exploser depuis les années 1960, pour le nord passant de 4.000 à 36.000 habitants, la démographie africaine est battue ! Le sud connaît la même évolution et 37.000 habitants en 2015. La pression démographique est très importante avec l'arrivée des habitants des îles environnantes venus pour travailler ou pour accoucher … le taux de la natalité au nord est deux fois supérieur à celui de la métropole. Un tiers de la population est étrangère dont 50 % en situation irrégulière … avec un taux de chômage de 30%, cherchez l'erreur ! (les données sont de l'INSEE, rapport de la Commission des Lois de 2014) Ainsi deux pays se partagent le même pré-carré du tourisme et se développent bien différemment. Pour le nord, en dehors de donner l'indépendance au territoire -ce qui serait raisonnable- les solutions me paraissent simples : - amenez les services sociaux au même niveau entre le nord et le sud. Sachant que la norme n'est pas du toujours plus, il faudra rabaisser CMU, RSA et indemnités de chômage du nord, ce qui évitera un sport local, toucher le indemnités de chômage au nord et travailler au noir au sud - généraliser le dollar par une monnaie à créer et découplée de l'euro. - rendre attractif la zone française avec deux activités aujourd'hui inexistantes : des casinos de qualité tels ceux de Normandie et l'ouverture de maisons de plaisir de haut de gamme comme fut le 122 rue de Provence … ces deux pôles devraient faire venir des clients à fort revenus. A noter une fort criminalité, durant mon séjours : 3 crimes de sang dont un sur un parking de grande surface par un drogué … Il n'en reste pas moins que l'île est belle, tant que les assauts de l'immobilier n'auront pas envahis les mornes et mangé sans discernement le littoral. Un question de société reste ouverte : est-il possible de croître indéfiniment une population sur un lieu aussi restreint qu'une île de 100 km² ? Voir les photographies Anse Marcel - Ïle de Tintamarre 2 sauts de puce pour reprendre le bateau en mains. Baie Marcel : cette baie est après Grand Case, peu de voiliers, une longue plage entre mer et hôtel-restaurants … la nuit fur agréable quand la musique galvaudée d'un des restaurants, type Guantanaméra a laissé place aux grillons s'ébattant dans les collines autour de la baie, mélodie bien agréable qui dura jusqu'au petit matin. 18 et 19 juillet, Tintamarre A poltron-minet, quoiqu'il fasse 28°, nous nous élançons Sillage et moi vers l'île de Tintamarre, à quelques encablures de St-Martin à l'est. Avec un tel nom, quel bruit … et ben non, côte ouest de Tintamarre, des bouées, déjà quelques boateaux. Sillage s'est amarré sur une bouée avec l'intervention d'un plongeur, oh pardon d'un snorkleur, le pratiquant du « snorkling ». Mais pourquoi donc ne savons-nous pas créer des mots … le snorkling, c'est le PMT, palme-masque-tuba que l'on pratique depuis 50 ans dans les clubs de plongée. Donc un pratiquant de cette activité pourrait s'appeler : pémètiste ? Sillage est donc posé au-dessus d'un herbier où broutent de nombreuses tortues, des caouannes (caretta caretta) pour être précis, ainsi que des raies : pastenague et aigle de mer léopard (voir les films). Cette faune nombreuse attirent pas mal de touristes venant à la journée pour pémètister, mais tout y est calme malgré le va et vient des bateaux et des pémétistes. Seul un petit bateau à moteur jaune, Baboun 1, se met à l'ancre, à croire qu'il n' pas d'aussières dans son bateau ! Quel manque de respect, alors que précisément la richesse du lieu est cette faune qui se nourrit des herbiers, et toute ancre est une arme de destruction. Le soir s'installe, les touristes reprennent leurs affaires de plongée et glisse vers Marigot, le rivage, la végétation de Tintamarre, avant de se changer en noir et blanc sous cette pleine lune, endossent les couleurs chatoyantes du coucher de soleil la solitude envahit le lieu, nous ne sommes que quatre catamarans bien calme après ce tumulte. 20 juillet, bain matinal après une soirée bien arrosée en compagnie de mes voisins canadiens anglophones. Je nage jusqu'à la plage, puis petite marche entre sable et végétation sous laquelle se déplacent des lézards et de bien beaux Bernard-l’hermite. Quelques ruines sont la preuve que des tentatives d'habitation ont surgis dans la tête de quelques anachorète, où alors des restes de projet plus ambitieux que l'Autorité du littoral a stoppé. Retour à la plage … mais quelle idée de ne pas être parti ce matin après mon bain. Une cohorte de bateaux, catamarans, canots à moteurs, dès 9h00 est arrivée, déversant ses passagers dont de nombreux munis de « frites » et recherchant, de la surface de l'eau, les tortues. Souvent les frites sont regroupées, elles sont grégaires, ils n'y a pas que dans l'huile qu'elles se collent, dans l'eau de mer aussi. Et actuellement, ce sont les professionnels qui se mettent à l'ancre dans l'herbier … no comment !

Sillage

2 juin 2016 : Saint-Martin - Sint-Marteen

En arrivant au Marigot, après plus de deux semaines de mer, bien mince, fatigué, je sais que l'arrêt sera long, il est nécessaire de prendre les décisions pour résoudre les dysfonctionnements rencontrés sur Sillage : remplacement du génois, nouveaux coulisseaux et, après expertise, sans doute le rail. Ici, en effet, il y a des compétences « voile », ce qui n'était pas le cas depuis Saint-Domingue. Rencontrer les professionnels voile et gréement pour choisir et mettre en œuvre. Entre le voileux (fabricant de voile) et le spécialiste des gréements, j'ai le temps de passer dans une pharmacie et me peser … 78 kilos !!! pas mal, il doit y avoir 40 ans que je n'ai été aussi léger ...

Saint-Martin - Sint-Marteen

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2 juin 2016 : Saint-Martin - Sint-

Marteen

4 mars 2016 - de Cienfuegos à La

Habana

Départ mardi matin, sans se presser, en prévision «peu de vent dans les 24 heures», ce qui n’a pas manqué. Mise en panne, toutes voiles rentrées, baignade (sans s) en pleine mer … puis arrivée du vent pile dans le bon sens, mais un catamaran, ça ne navigue pas bien dans le lit du vent donc des beaux bords carrées ou presque. Arrivé vers la fin de ma route au sud de Cuba avant de passer le Cabo San Antonio, un grain arrive et se détache de lui, une tornade (voir photographie) … le vent monte à 30 nœuds en moins de temps que pour le dire, je rentre du génois, mais trop tard, la têtière se déchire ainsi qu’un bout de guindant. Heureusement, dans la trousse de Sillage, se trouve un tourmentin, j’affale le génois, le plie moins que bien, c’est fou ce qu’un bateau bouge quand on y travaille, et monte le tourmentin en frappant la manille de la drisse de gennaker et en récupérant les écoutes du génois. Et voilà Sillage avec une nouvelle garde-robe. Le tourmentin est efficace, nous y reviendrons. Je passe le cap, route qui d’ouest devient est et ainsi face au vent. Le rendez-vous avec MarineAudrey se précise, je ne peux prendre une semaine pour remonter face au vent jusqu’à La Habana. Moteurs en marche et route vers le port de Santa Lucia. Appel en VHF sur le 16, pas de commentaires … en entrant dans un magnifique passage entre les mangroves, je reçois un appel de la guardia, qui non seulement ne parle pas anglais, ou si refuse (ce que je crois car de son poste il gère le rail des cargos allant ou revenant de Panama )… Échange de sourds, en arrivant, dans le port qui est posé au sein d’un site magnifique, je me répète, aucune activité, personne … dans cette société où la liberté individuelle est une injure à la Révolution, j’évite de me frotter avec les autorités, d’autant que je ne vois pas de station pour le gas-oil … donc demi-tour et je remets grand-voile et tourmentin. En reprenant le large, le vent et la mer montent … et je passe deux jours à naviguer avec grand-voile 2 ris pris, tourmentin, et vents entre 25 et 30 nœuds pour finir hier soir en arrivant à La Habana en apothéoses maintenant l’écoute de grand-voile, prêt à choquer, l’anémomètre m’annonce non des coups de vent mais des vents soutenus à 33 puis 34 et même 35 nœuds. Pendant ce temps, la mer s’est bien formée et Sillage joue aux montagnes russe avec des vagues plus haute que le roof, où s’ouvre entre deux un terrain de tennis presque plat et Sillage y descend moins brutalement que je ne l’aurai pensé. Le spectacle est impressionnant, beau … et cette sensation rare que celle d’être seul au milieu des flots, de ne dépendre que de son bateau, de soi … et de la nature. Et voilà comment on avance presque à 5 nœuds avec un tourmentin, il suffit d’avoir un peu de vent … Voir les photographies

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